- Créé par Justine DI PRIMA
- Le 05/04/2012
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Dans Belgique Financements
L'OCDE a publié les statistiques 2011 de l'Aide Publique au Développement. Constat global: l'aide au PVD est en baisse et particulièrement en Belgique (-13.3%)
"L'aide consentie aux pays en développement par les principaux donneurs a reculé de près de 3% en 2011", tel est le constat de la publication des statistiques sur l'Aide Publique au Développement (APD) de l'Organisation de Coopération au Développement Économique. (OCDE) Aussi, en dehors des allègements de dette et de l'aide humanitaire, sur le total de l'APD nette, l'aide bilatérale affectée à des programmes et projets d'aide au développement a baissé de 4.5% en termes réels.
Cinq pays atteignent cependant l'objectif des Nations Unies de 0.7% de leur revenu national brut (RNB) consacré à l'APD : le Danemark, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège et la Suède. Dans seize des pays du Comité d'Aide au Développement de l'OCDE (CAD) l'APD a régressé et la Belgique se retrouve parmi les plus fortes baisses, - 13.3% en termes réels, avec l'Autriche (-14.3%), la Grèce (-39.3%), le Japon (-10.8%) et l'Espagne (-32.7%).
Or, le climat économique mondial et la "crise" déstabilisent fortement les économies et le développement des PVD ; le Secrétaire général de l'OCDE Angel Guria soutient donc les pays qui poursuivent leurs engagements et soulignent que "la crise ne devrait pas être utilisée comme excuse pour réduire les contributions à la coopération au développement."
Au niveau européen, la plateforme européenne des ONG d'urgence et de développement CONCORD a réagi par communiqué de presse. Le président de CONCORD, Olivier Consolo déclare : "European countries are cutting aid faster than their economies are shrinking. We could see Europe entering an age of aid austerity, pulling back from supporting millions of poor people in developing countries. European governments are understandably under pressure, but they should realize how important development programmes can be to tackle global poverty and to support developing countries to cope with the impact of the financial crisis. European countries should not turn their backs to the over 3 billion people living on less than $2.50 a day".
En 2010, l'allègement exceptionnel de la dette de la RDC avait fait monté l'APD belge à 0,64% du RNB, rapprochant la Belgique de l'objectif des 0.7% du RNB. Cette mesure n'était cependant pas durable et n'a pas mené le pays vers des engagements plus fort en matière d'augmentation de l'APD, ce pourcentage étant redescendu à 0.53% en 2011. Le CAD conseillait lors de l'examen par les pairs de l'APD belge en 2010 qu' "Une stratégie à moyen terme, (est une) condition indispensable à la concrétisation durable de l’objectif de 0.7 %".(CAD)
Pour le secrétaire général de la coupole flamande 11.11.11, Bogdan Vanden Berghe : "De economische context en een regering in lopende zaken mogen geen excuus zijn om de engagementen op vlak van internationale solidariteit los te laten" (11.be) (1)
Le Ministre belge s'est engagé, dans sa note politique, à maintenir les subventions au secteur ONG. "La part de la coopération non gouvernementale doit encore être maintenue, même si cette part atteint le double de la moyenne OCDE. La coopération au développement reconnait la valeur ajoutée, l’autonomie et la spécificité des acteurs non gouvernementaux." Les ONG mettent directement en oeuvre des actions de coopération et sont les acteurs dont le taux de réalisation des projets/ programmes est le plus important, et ils le réalisent à un coût plus faible que bien d'autres acteurs à qui sont confiés des montants très importants.
NB: Source OCDE
Le concept de l’aide publique au développement (APD) couvre un ensemble de mesures d’assistance des pays développés en faveur des pays en développement – allant de dons et de prêts à des conditions favorables à un allégement de la dette et à l’aide humanitaire, en passant par la recherche en développement et les frais administratifs de l’aide dans les pays donneurs. Bien qu’il s’agisse d’une mesure mondiale cohérente et comparative permettant d’effectuer le suivi des dépenses des donneurs, l’APD ne donne cependant pas une idée précise du montant d’aide transférée à chaque pays bénéficiaire.
(1) "Le contexte économique et un gouvernement en affaires courantes, ne sont pas des excuses valables pour réduire nos engagements dans la solidarité internationale"