Busan 2011 - Partenariat pour une coopération efficace
- Créé par Etienne VAN PARYS
- Le 02/12/2011
- Dans
Le Forum de Haut Niveau (HLF) sur l'efficacité de l'aide/du développement s'achève à Busan (Corée du Sud) sur une déclaration longue de 15 pages.
Réunir autant de parties prenantes différentes par leur position, leur rôle, leur origine, leur niveau de développement économique, ... est toujours une gageure. Arriver à une déclaration forte, engageante, visionnaire, ... est de l'ordre du défi impossible.
Le Forum de Busan a été fortement marqué par la participation des pays émergents (les BRICS - Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et du secteur privé.
Et pourtant si on lit la déclaration de Busan, et que chaque partie prenante individuellement et avec ses partenaires à différentes niveaux, prend au sérieux les éléments repris dans cette déclaration, les retravaille, les fixe comme objectifs, les traduit en résultats, les complète d'indicateurs, ... alors retravailler Busan, et d'autres déclarations antérieures (principes d’Istanbul notamment), relève de défis qu'il est urgent de relever.
En effet la déclaration de Busan « Partenariat pour une coopération efficace au service du développement » énonce les éléments suivants traduits en 36 points:
des principes partagés au service de buts communs
l'inclusion de nouveaux acteurs sur la base de principes partagés et d'engagements différenciels
la qualité et l'efficacité de la coopération au développement
l'appropriation, les résultats, la redevabilité
une coopération transparente et responsable
n développement durable dans les situations de conflits et de fragilités
des partenariats pour renforcer la résilience et réduire la vulnérabilité face aux situations difficiles
une aide efficace à la coopération pour un développement efficace
une coopération sud-sud et triangulaire au service du développement durable
un secteur privé au service du développement
un combat contre la corruption et les flux illicites
un financement climatique
un partenariat vers la réalisation des OMD et au-delà
Les participants de la société civile qui ont participé à ce HLF de Busan restent cependant critiques en particulier vis-à-vis de l'Union européenne qui déçoit profondément quand il s'agit de prendre des options politiques communes pour un avenir de notre planète et des populations du sud. L'UE reste un géant dans le financement de l'aide publique au développement (APD) mais un nain sur le plan politique.
La déception est grande parmi nos représentants sur cette faiblesse de l'UE qui aurait dû peser plus fort afin d'avoir une déclaration plus forte sur les engagements à prendre, sur le leadership qu'elle aurait dû prendre en la matière. Ils déplorent également le manque de force de la déclaration sur le renforcement de l'environnement favorable au développement d'une société civile comme réelle et active partie prenante de l'Etat, notamment comme acteur politique. La place centrale des droits humains dans le développement n'est pas reprise dans la déclaration. La cohérence des politiques pour le développement notamment en matière de commerce, de climat, d'agriculture n'est pas assez marquée. Le secteur privé fait son entrée en force dans la déclaration, ainsi que la coopération sud-sud.
La déclaration de Busan semble créer un tournant pour la coopération au développement par rapport aux déclarations antérieures : ouverture au secteur privé comme financeur du développement, autres rapports de force entre les pays et institutions traditionnels bailleurs de fonds et les pays émergents, ...
Pour que chacun puisse se faire une idée sur cet événement majeur dans le débat sur le développement nous mettons à disposition de nos lecteurs les documents suivants dans un seul fichier (News2011-37-ANNEXE1.pdf)
la déclaration du Forum de haut niveau de Busan (en français)
le communiqué de presse de CONCORD (en anglais)
le communiqué de presse de Open Forum & better Aid (en anglais)
le communiqué du CNCD (en français)
le communiqué de 11.11.11 (en néerlandais)