- Créé par Lawrence PIETERS
- Le 14/09/2023
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A l’occasion de la sortie de son Rapport annuel sur la Coopération belge au développement, le Centre national de coopération au développement (CNCD-11.11.11) appelle le gouvernement belge à respecter son engagement de début de législature : adopter une trajectoire de croissance pour que l’aide au développement de la Belgique atteigne 0,7% du revenu national brut pour 2030 au plus tard. Cela implique une augmentation substantielle du budget de la Coopération belge au développement dès 2024.
Malgré une augmentation de l’aide belge au développement, passant de 0,44% à 0,45% du revenu national brut (RNB) entre 2021 et 2022, elle a stagné depuis le début de la législature et reste loin de l’objectif international de 0,7% du RNB. En outre, elle reste nettement inférieure à la moyenne des pays donateurs européens (0,57% du RNB) et à l’aide allouée par tous ses pays voisins. Le gouvernement belge peut encore redresser la barre avant la fin de la législature, en augmentant significativement le budget de l’aide belge en 2024, et ainsi entamer une trajectoire de croissance pour atteindre 0,7% en 2030 au plus tard.
Plusieurs mesures positives prises en 2022 par la Coopération belge sont à saluer : la Belgique a décidé pour la première fois de ne pas comptabiliser certains flux considérés par les OSC comme une « aide fantôme », car n’étant pas disponible pour financer les projets de développement dans les pays partenaires. Ainsi, contrairement aux autres pays donateurs, la Belgique n’a pas comptabilisé dans son aide les coûts imputés d’étudiant·es étrangers·ères et les frais d’accueil des réfugié·es ukrainien·nes (à l’exception de la Région flamande qui les a comptabilisés). L’aide fantôme représentait tout de même 12% de l’APD totale en 2022, soit le niveau le plus élevé de cette législature.
Un autre point positif est le fait que l’aide belge est plus concentrée dans les pays les moins avancés (PMA) que l’aide de la plupart des autres pays donateurs. Toutefois, au lieu de l’objectif de consacrer 50% de l’aide belge aux PMA, ce sont 31,5% de l’aide belge qui étaient alloués aux PMA en 2022 – ce qui représente 0,14% de son RNB, juste en-dessous de l’engagement international de 0,15%.
Au niveau mondial, l’aide a atteint le montant record de 204 milliards de dollars en 2022, mais cela s’explique en grande partie par l’augmentation de l’aide à l’Ukraine et la comptabilisation en aide au développement des frais d’accueil des réfugié·es. Ainsi, l’aide allouée à l’Afrique subsaharienne a diminué de 8% entre 2021 et 2022. Aussi importante soit-elle, l’aide à l’Ukraine a représenté plus de la moitié de l’aide internationale allouée à toute l’Afrique subsaharienne. L’aide mondiale ne représente en outre que 0,36% du RNB des pays donateurs – loin de l’objectif de 0,7%.
L’aide humanitaire d’urgence, de plus en plus nécessaire comme l’illustrent encore tragiquement le tremblement de terre au Maroc et les inondations en Lybie, a continué d’augmenter (+1% en 2022 et +22% depuis 2019).
Dans un contexte international marqué par des crises multiples de plus en plus interconnectées, la solidarité internationale est autant dans l’intérêt des pays riches que des pays pauvres. Les élections régionales, fédérales et européennes et la Présidence belge de l’UE au premier semestre 2024 seront une opportunité à ne pas manquer pour appeler à davantage de coopération internationale. Le Rapport 2023 émet plusieurs recommandations précises à cet égard, dans les domaines du commerce, de la finance, de la migration, du climat, de la souveraineté alimentaire, de la paix et de la sécurité.
Selon le Secrétaire Général du CNCD-11.11.11, Arnaud Zacharie, « la priorité avant la fin de cette législature est d’adopter une trajectoire de croissance pour que l’aide belge atteigne 0,7% du RNB en 2030 – ce qui implique une augmentation substantielle du budget de l’aide belge dès 2024 ».
Vous pouvez télécharger le rapport 2023 sur le site du CNCD-11.11.11.