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ODD

A l’occasion du 5ème anniversaire des Objectifs de développement durable (ODD), nous partageons des initiatives d’OSC qui contribuent de manière efficace et innovante à la réalisation de ces objectifs. Cette semaine, l’ODD 4 : l'accès à une éducation de qualité.

Plus de 260 millions d’enfants et d’adolescents n’étaient pas scolarisés en 2018, un chiffre que vise à réduire l’ODD 4 focalisé sur l’accès à l’éducation. Même si des progrès majeurs ont marqué la décennie avec un meilleur taux de scolarisation, la poursuite de l’ODD 4 reste centrale. Pour Aurélie Vanossel, gestionnaire de programme au Bénin pour l’OSC VIA Don Bosco, « l’éducation est vraiment transformatrice, il y a vraiment un effet démultiplicateur pour beaucoup d’aspects du développement durable. Investir dans l’éducation, la jeunesse, c’est investir sur l’avenir : notamment au Bénin qui compte une population très jeune (43 % de la population a moins de 15 ans). Cela représente également une manne importante d’acteurs pour transformer le pays bien que c’est aussi un défi d’offrir une formation de qualité à tous·tes ! » 

Le soutien à l’insertion socio-professionnelle des jeunes au Bénin

En 2019, le projet de coopération internationale de VIA Don Bosco touchait 72 écoles d’enseignement professionnel à travers le monde, 13 agences nationales pour l’emploi, 22 630 élèves, dont 44 % de filles et 732 enseignants qui ont bénéficié d’une formation.

Le projet au Bénin permet de bien illustrer l’ODD 4 par des actions concrètes : « Au Bénin, nous travaillons avec 3 écoles techniques et professionnelles, 1 bureau d’emploi et 1310 élèves ont été accompagnés en 2019 ». VIA Don Bosco, avec ses partenaires, Protos, APEFE et la Croix Rouge de Belgique et béninoise, soutient l’accès des garçons et des filles à l’enseignement professionnel pour leur permettre d’acquérir les compétences nécessaires et s’intégrer socialement et professionnellement dans la société.

L’éducation reste un pilier essentiel de la mobilité socio-économique et constitue un moyen d’échapper à la pauvreté : des bancs de l’école à la maîtrise d’un métier et à l’emploi, les jeunes passent par de nombreuses étapes qui impliquent divers acteurs de la société.

« Avec chacune de ces écoles », explique Aurélie, « il y avait déjà un trajet de renforcement de la qualité de l’éducation, il y a également un renforcement de l’école, par rapport à sa gestion, son autonomie avec un travail important sur le principe de durabilité, sociale, technique mais aussi financière. Et pour nous, les écoles-entreprises fonctionnent comme un moyen pour apprendre aux jeunes, d’un côté ce qu’est le monde du travail, ça leur donne une première expérience mais aussi pour améliorer la gestion, la durabilité financière. »

Ce projet donne aux entreprises une véritable vitrine avec un volet production et vente. Aurélie poursuit par un exemple dans une école du centre du Bénin à Parakou : « ils ont une menuiserie dans laquelle ils développent des compétences techniques, professionnelles, et aussi ce qu’on appelle les life skills. Pour nous, cela illustre bien l’ODD 4 évidemment, qui concerne non seulement la qualité de l’enseignement mais aussi le lien avec l’insertion professionnelle. »

Un trajet d’accompagnement des jeunes : de la formation à l’emploi

L’éducation reste en effet un pilier essentiel de la mobilité socio-économique et constitue un moyen d’échapper à la pauvreté : des bancs de l’école à la maîtrise d’un métier et à l’emploi, les jeunes passent par de nombreuses étapes qui impliquent divers acteurs de la société. « Un trajet dans une de ces écoles entreprises permet, au niveau du changement, d’avoir une bonne fondation avec une bonne qualité d’enseignement de base, puis une bonne gestion scolaire, et enfin, le lien avec les entreprises ». VIA Don Bosco travaille en trinôme avec les écoles, les bureaux d’emploi pour développer les réseaux, en favorisant « le renforcement des capacités » et en incluant « également les familles, les parents dans le processus de changement, toute la communauté éducative : les associations de parents, d’anciens élèves..etc ».

Pendant et après leur formation, les jeunes sont guidés vers le monde du travail, notamment via les bureaux d’emploi. Ils apprennent aussi à se familiariser avec les principes de base de l’entreprenariat, notamment pour travailler en tant qu’indépendants après leur formation. « En terme d’impacts », ajoute Aurélie, « nous constatons une bonne évolution de l’insertion des jeunes, avec une augmentation du nombre de jeunes qui ont effectivement trouvé un travail dans l’année de leur sortie de formation. Nous veillons aussi à la qualité des stages, des relations avec les employeurs et puis la qualité de l’enseignement en général. ».

Réduire les inégalités par l’éducation : no one left behind !

Quatrième axe de travail, le volet genre du projet se focalise sur l’équité du genre,  avec la sensibilisation de la communauté éducative. « Par exemple, nous montrons qu’une fille peut faire de la mécanique, de la soudure, de la menuiserie, chauffeuse de camion etc. : ce sont des changements de mentalités, mais qui restent compliqués, comme chez nous en Belgique aussi ! ». Avec cette attention particulière à la scolarisation des filles, ce projet s’attaque aussi aux préjugés sur les filières professionnelles : « Quand on prend le chiffre de la proportion de filles dans ces écoles, 8 %, on peut avoir l’impression que ce n’est pas beaucoup. Mais il faut savoir que ces écoles techniques et professionnelles forment à des métiers dits « d’homme », des filières très orientées « masculines » à la base. Donc ces 8 % de filles représentent déjà un bon résultat ».

L’éducation est vraiment transformatrice avec un effet démultiplicateur en terme d’atteinte des ODD : ici nous travaillons en même temps sur l’éducation, le travail décent et le genre : ces ODD sont vraiment interconnectés

Dans ce projet au Bénin, ce sont plusieurs objectifs de développement durables qui se croisent pour améliorer l’insertion professionnelle des jeunes « selon le principe des ODD : Leaving no one behind ! » ajoute Aurélie.« Pour nous l’éducation est vraiment transformatrice avec un effet démultiplicateur en terme d’atteinte des ODD : ici nous travaillons en même temps sur l’éducation, le travail décent et le genre : ces ODD sont vraiment interconnectés ». Par exemple, dans le projet au Bénin, l’accent a été mis tout particulièrement sur l’accès une formation de qualité menant à un emploi de qualité : « A partir d’enquêtes avec les jeunes, nous avons identifié 3 critères, puis nous avons mesuré ces critères : ainsi ils peuvent savoir ce qu’est un travail décent, d’une toute petite couverture sociale jusqu’au contrat écrit pour le jeune, un minimum stable, un emploi en adéquation avec leur formation. Et les bureaux d’emploi restent en contact avec les jeunes même après leur sortie de l’école, pour suivre leur parcours. »

L’éducation apparaît comme un moyen indispensable pour atteindre d’autres objectifs de développement. Grâce à l’accès à un enseignement de qualité, les jeunes peuvent s’insérer professionnellement, accéder au marché du travail et rompre avec la pauvreté. L’ODD 4, dans ses interconnections avec les autres objectifs, est un pilier essentiel à la réduction de la pauvreté, tout en participant à la construction de sociétés plus égalitaires et pacifiques.

Plus d'infos : https://www.viadonbosco.org/fr/pays/bénin

 

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A l’occasion du 5ème anniversaire des Objectifs de développement durable (ODD), nous partageons des initiatives d’OSC qui contribuent de manière efficace et innovante à la réalisation de ces objectifs. Cette semaine, l’ODD 3 : Permettre à tous de vivre en bonne santé.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus d’un milliard de personnes dans le monde vivent avec un handicap. 15% des personnes les plus pauvres souffrent d’incapacité. Or les personnes handicapées sont notamment plus exposées aux risques de violence, aux abus de tous types, à la pauvreté et à l’exclusion ; elles sont aussi plus susceptibles d'être en mauvaise santé que les personnes non handicapées. Discrimination, manque d’information, des professionnel·le·s de la santé pas assez formé·e·s à une prise en charge adaptée, difficultés d’accès ou encore un manque de moyens financiers… voilà des exemples de barrière à l’accès aux soins de santé auxquelles ces personnes se voient souvent confrontées.

Certains ODD font explicitement référence aux personnes handicapées, notamment l’ODD 1 - éradication de la pauvreté, l’ODD 4 - accès à une éducation de qualité ou l’ODD 8 - accès à des emplois décents. Cependant, l’accès non discriminant à des traitements de qualité reste un préalable pour qu’une personne handicapée puisse exercer pleinement ses droits à une éducation ou à un emploi.

Ces ODD guident la stratégie de Handicap International Belgique en République Démocratique du Congo, une stratégie qui s’articule autour de trois axes : prévention, soins et réinsertion. Au cœur de la mission de l’organisation, sensibiliser sur le handicap, identifier les personnes touchées, les soigner et leur donner une place à part entière dans la société.

Au cœur de la mission de l’organisation, sensibiliser sur le handicap, identifier les personnes touchées, les soigner et leur donner une place à part entière dans la société.

A Kinshasa, des équipes mobiles composées de personnel local de Handicap International se déplacent plusieurs fois par semaine dans le quartier de Selembao, l’un des quartiers les plus défavorisés de la métropole congolaise. Ils y assurent le suivi des traitements des personnes souffrant d’incapacité. Mais un autre aspect important du travail de ces agents communautaires est l’identification de nouveaux cas potentiels. « Il s’agit pour beaucoup d’enfants qui vivent isolés, cachés par leur famille pour laquelle leur handicap est une honte. Dans le seul quartier de Selembao, nos équipes peuvent trouver jusqu’à 15 nouveaux cas par jour ! », explique Antoine Sépulchre, responsable communication de l’organisation. Dans la seule ville de Kinshasa, on estime que 300.000 enfants vivent avec un handicap. A travers la participation à des comités de quartier, le bouche à oreille, et en gagnant la confiance des habitant·e·s, les équipes mobiles incitent les familles à parler d’un handicap qui se cacherait peut-être en leur sein. « La sensibilisation est un aspect important de notre travail à Kinshasa. Il s’agit d’améliorer l’image de la personne en incapacité » continue Antoine Sépulchre. « Cela se traduit aussi par des actions de sensibilisation à la sécurité routière, par exemple, mais également par un plaidoyer constant auprès du gouvernement congolais pour améliorer les infrastructures de soins et la place de la personne handicapée dans la société ».

Implanté au cœur du quartier de Selembao, l’hôpital de Makala est un bon exemple des résultats de ce plaidoyer. Jusqu’en 2019, cet hôpital ne proposait aucun service de réadaptation pour les personnes en incapacité. Dans ce pays touché par la violence, la précarité et les maladies, et alors que le Covid-19 menace un système de santé déjà fragile, il ne s’agissait simplement pas d’une priorité de politique nationale. Aujourd’hui, le soutien de Handicap International a permis de créer et d’équiper un service de kinésithérapie flambant neuf. Leurs équipes, entièrement composées de personnel local, y soignent, forment des professionnel·le·s de la réadaptation, mettent en place des ateliers orthopédiques… Le service accueille aujourd’hui plusieurs dizaines de patient·e·s chaque jour.

A quelques kilomètres de là, à l’hôpital Bemba (voir photo ci-dessus), le travail de Handicap International se concentre sur la formation du personnel hospitalier à la prévention et la détection de handicap à la naissance. Ces activités ont permis de passer de 5 décès maternels par mois à 1 décès maternel par mois en moyenne. En même temps, elles permettent la prise en charge des patient·e·s dès le plus jeune âge. Pour Antoine Sépulchre, « au plus tôt on identifie le handicap, au plus tôt on peut intervenir, et cela augmente considérablement les chances des enfants de se développer et de vivre une vie normale ».

Au plus tôt on identifie le handicap, au plus tôt on peut intervenir, et cela augmente considérablement les chances des enfants de se développer et de vivre une vie normale.

Une vie normale qui passe, pour les enfants, par la scolarisation. Avec le soutien de Handicap International, plusieurs écoles de Kinshasa ont été adaptées afin de rendre possible l’accueil d’enfants handicapés, avec des résultats encourageants. Ces écoles deviennent à leur tour des lieux de sensibilisation : « des élèves viennent trouver les membres du personnel pour leur parler de leur sœur ou de leur frère en situation de handicap et nous demande de les aider ».

En améliorant l’accès aux soins des personnes en incapacité, en particulier les enfants, Handicap International contribue à améliorer leurs conditions de vie, mais aussi à changer les mentalités et l’image de la personne handicapée en République Démocratique du Congo.

Plus d’infos : https://www.handicapinternational.be/fr/pays/republique-democratique-du-congo

 

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A l’occasion du 5ème anniversaire des Objectifs de développement durable (ODD), nous partageons des initiatives d’OSC qui contribuent de manière efficace et innovante à la réalisation de ces objectifs. Cette semaine, l’ODD 2 : Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable.

Selon le dernier rapport de l’agence des Nations-Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) sur « L’Etat de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde »[1], paru cette année, la faim et la malnutrition sont en augmentation depuis cinq ans, alors que la tendance était à la baisse depuis le début des années 2000. Lors de l’adoption des Objectifs de Développement Durables (ODD) en 2015, les gouvernements du monde entier s’étaient engagés à éradiquer la faim pour 2030. Aujourd’hui 690 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde et 2 milliards souffrent de malnutrition. La pandémie de Covid-19 pourrait également, selon certaines estimations, accroître le nombre d’individus souffrant de la faim jusqu’à 132 millions.  

Ce deuxième ODD ne prévoit pas seulement l’éradication de la faim mais aussi celle de l’insécurité alimentaire. Cette dernière se caractérise de plus en plus par de la dénutrition, des carences en micronutriments, du surpoids et de l’obésité. Les raisons sont multiples, la principale étant le manque d’accès à une alimentation suffisamment diversifiée et de qualité. Ceci est dû à la spécialisation des cultures agricoles des économies nationales, aux diverses pollutions, à l’agro-industrie amenuisant la qualité des aliments produits et à l’effondrement de la biodiversité. Enfin l’augmentation des inégalités socio-économiques, la perte des savoirs et pratiques agricoles anciennes, l’exode rural et l’absence de soutien des pouvoirs publics sont également des facteurs de dérèglement du système alimentaire.

L’augmentation des inégalités socio-économiques, la perte des savoirs et pratiques agricoles anciennes, l’exode rural et l’absence de soutien des pouvoirs publics sont des facteurs de dérèglement du système alimentaire.

Prenons l’exemple du Pérou. Ce pays, depuis peu considéré comme ayant une économie émergente, fait en réalité face à une augmentation du nombre de personnes qui ont des difficultés à s’alimenter quotidiennement. Aujourd’hui, près de 7% de la population est sous-alimentée. Un taux qui avait pourtant été divisé par deux en vingt ans. Les phénomènes de malnutrition sont également préoccupants avec entre autres 19% de la population qui présentent des problèmes d’obésité et 12% des enfants de moins de trois ans qui souffrent d’anémie.

Afin d’enrayer cette dynamique et de mettre fin à l’insécurité alimentaire, trois Organisations de la société civile (OSC), SOS Faim, Iles de Paix et Autre Terre, qui travaillent au Pérou depuis plusieurs années, ont décidé en 2017 de joindre leurs efforts, expertises et ressources. Ces trois OSC sont actives dans trois zones particulièrement affectées, les régions de Huanuco, de Cusco et de Ayacucho. Elles travaillent avec des partenaires locaux (des coopératives, des organisations de producteurs·trices ou des ONG locales) tels que Diaconia, Arariwa et Frutos del Ande.  Ensemble, ils organisent des actions et des formations sur les quatre piliers de la sécurité alimentaire afin d’améliorer les filières productives (depuis les cultures jusqu’à la vente en passant par la collecte, le stockage et la transformation) et les revenus des familles paysannes (pour un meilleur accès à l’alimentation), de stabiliser les approvisionnements et de diversifier la consommation alimentaire. 

C’est ainsi que dans la région de Huánuco, l'OSC Belge Iles de Paix et les ONG Péruviennes DIACONIA et IDMA soutiennent les familles de producteurs·trices de la commune d'Umari dans un processus de transition agroécologique. Ce processus a amené ces familles à abandonner la monoculture de la pomme de terre pour diversifier leur production de céréales et de légumes. La fertilité des sols est désormais gérée sur base de fertilisants naturels (composts, bios, micro-organismes) et la lutte contre les attaques des plantes s'opère avec des bio-pesticides (préparations naturelles à base de plantes telles que le piment et le tabac). Grâce à la diversification de leur production et la diminution de leur dépendance aux intrants chimiques, les familles soutenues par le programme sont aujourd'hui beaucoup plus résilientes. On constate une amélioration notable de l'alimentation et de la santé des enfants. Par ailleurs, la communauté s'est organisée autour de la coopérative AGRECU qui au travers d'un accord avec la commune livre ses produits aux cantines scolaires d'Umari et commercialise une partie de la production sur le marché de la ville de Huánuco. Cela génère pour l'ensemble des membres des revenus complémentaires ce qui renforce d'avantage leur sécurité alimentaire.

Plus d’infos : https://www.ilesdepaix.org/les-projets/zone-daction/perou/

Grâce à la diversification de leur production et la diminution de leur dépendance aux intrants chimiques, les familles soutenues par le programme sont aujourd'hui beaucoup plus résilientes.

Dans la région de Cusco, l’OSC Belge SOS Faim soutient l’ONG Péruvienne ARARIWA dans la création d’une instance interinstitutionnelle, regroupant les gouvernements locaux, les organisations de producteurs·trices et d’autres organisations de la société civile et les coopératives de producteurs·trices afin de planifier et prioriser les actions à mener en matière de sécurité alimentaire et développement rural, et mettre en place des politiques publiques locales favorables. Des initiatives avec une approche agroécologique se sont ainsi développées telles que des potagers biologiques, de l’élevage de petits animaux, des systèmes de collecte d’eau, etc. bénéficiant particulièrement aux femmes. Des dynamiques commerciales comme les marchés communautaires, marchés mobiles, ventes sur commande ou encore la réactivation de pratiques ancestrales comme le troc facilitent également l’accès à ces produits par les populations locales tout en permettant aux familles de producteurs d’améliorer leurs revenus. Ces actions bénéficient aujourd’hui à environ 1200 familles. Parallèlement, ARARIWA dispose d’une radio communautaire qui diffuse des messages pour informer et sensibiliser les populations locales sur la situation sanitaire, la préparation de la prochaine campagne agricole ou encore sur le fonds national de relance de l’agriculture familiale récemment promulgué par l’Etat en réponse à la crise du COVID.

Plus d’infos : https://www.sosfaim.be/country/perou/

Du côté d’Ayacucho, région montagneuse aux terrains fort pauvres, les eaux sont régulièrement polluées et les cultures perturbées par les changements climatiques. Cela crée une irrégularité de production et un stress alimentaire. L’OSC Belge Autre Terre et la coopérative locale Frutos del Ande travaillent avec 465 familles paysannes afin d’augmenter les productions de manière écologique ainsi que les accompagner dans la transformation et la vente de leurs produits. Un système participatif de garantie a également été créé pour certifier collectivement les cultures avec un label bio. Aujourd’hui la coopérative compte plusieurs filières de productions au sein desquelles elle représente et accompagne les petits producteurs·trices.

Plus d’infos : https://www.autreterre.org/projet/cultures-de-rentes-selon-principes-agroecologiques/

Sonia (photo ci-dessus avec sa fille), présidente du comité de producteurs·trices de la communauté de Pamparque (membre de la coopérative Frutos del Ande) , témoigne des effets positifs de cette coopération :

« Je vois beaucoup d’amélioration ici dans notre village tant pour nous que pour nos enfants. Cela nous permet de répondre aux besoins de la maison. On peut acheter de nouveaux vêtements et des livres pour nos enfants. On est aussi en train de s’ouvrir à l’élevage. J’ai monté des clapiers pour pouvoir y faire de l’élevage de petits animaux. Nous en vendons et nous pouvons également en consommer.

Les enfants, maintenant, sont de plus en plus éduqués. Avant, après l’école, ils arrêtaient d’étudier. Mais maintenant, on est en train de réfléchir à leur faire faire des études supérieures, par exemple à l’université.

Ce projet est vraiment quelque chose de bien pour nous, notre village, nos parcelles de cultures, etc. Les améliorations qui ont été faites sont en train de donner des résultats. Nous avons de plus en plus de possibilités. »

La transition vers des modes de productions agroécologiques et les actions menées en parallèle pour valoriser et pérenniser ces systèmes alimentaires durables permettent aux familles d’améliorer leur sécurité alimentaire et de renforcer ainsi leur résilience face aux crises. L’alimentation est un besoin primaire, c’est-à-dire vital pour le bon développement physique, psychique et intellectuel de chacun et chacune. Combattre la faim est primordial pour casser la spirale de la pauvreté.

 

[1] http://www.fao.org/3/ca9692en/CA9692EN.pdf

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A l’occasion du 5ème anniversaire des Objectifs de développement durable (ODD), nous partageons des initiatives d’OSC qui contribuent de manière efficace et innovante à la réalisation de ces objectifs. Cette semaine, l’ODD 1 : Eliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde.

Le 25 septembre 2015, les 17 Objectifs de développement durable ont été adoptés par l'Assemblée générale de l'ONU dans le cadre de l’Agenda 2030. Les ODD constituent un appel à l’action de tous les pays à lutter contre la pauvreté et remettre la planète sur la voie de la durabilité.

Ce combat pour un développement juste et durable, les Organisations de la société civile (OSC) belges actives dans la coopération au développement en sont le fer de lance. Education, santé, alimentation, droits du travail, protection sociale, lutte contre le changement climatique… Travaillant aux côtés de leurs partenaires sur tous les continents, les OSC mettent en œuvre une multitude de projets innovants, collaboratifs et à long terme qui bénéficient à des milliers de personnes au niveau local et plaident pour la réalisation de ces objectifs au niveau mondial. En voici deux exemples concrets en rapport avec l’ODD 1.

La protection sociale comme rempart contre la pauvreté au Népal

En 2017, le Népal a adopté une loi sur la protection sociale universelle, après des années de pression des syndicats. L’OSC belge WSM, liée au Mouvement ouvrier chrétien, accompagne depuis longtemps ce combat. Elle œuvre à renforcer des mouvements sociaux sur plusieurs continents et les rassemble sous forme de réseaux, afin que les générations actuelles et futures puissent bénéficier du droit universel à une vie digne et à une protection sociale. « Nous travaillons en Asie au sein du Asia Network on the Right to Social Protection », raconte Bruno Deceukelier, Coordinateur Asie pour l’organisation. « Notre spécificité est notre approche multi-acteurs : nous rassemblons syndicats, mutuelles et autres partenaires de la société civile au sein de réseaux locaux, nationaux et internationaux. Ces réseaux constituent un levier primordial pour peser plus fortement sur l’agenda politique ».

C’est notamment en raison de cette spécificité que WSM a été mandaté pour appuyer l’implémentation et la promotion de cette nouvelle loi, au sein d’un projet pilote avec l’UNICEF et l’Organisation internationale du travail (OIT). « La communauté internationale et ses institutions reconnaissent l'importance du rôle de la protection sociale pour réaliser un développement durable et inclusif. Il suffit de regarder l'Agenda 2030 dans lequel la protection sociale se retrouve dans pas moins de cinq objectifs de développement durable ». Au Népal, la loi prévoit de mettre en œuvre les 4 socles de la protection sociale : les allocations familiales, l’accès au soin de santé, la sécurité de revenus pour la population active, et les pensions. « Ces 4 socles correspondent au cycle de vie de tout individu : enfance, vie active, vieillesse. En ce sens, on voit que la protection sociale est un rempart contre la pauvreté durant toute une vie, pour toutes les générations ».

« La communauté internationale et ses institutions reconnaissent l'importance du rôle de la protection sociale pour réaliser un développement durable et inclusif »

Alors que l’UNICEF et l’OIT se concentrent principalement sur le travail avec le gouvernement et le secteur formel, WSM agit directement au niveau local, en partenariat avec les deux syndicats népalais, GEFONT et NTUC, et la société civile. « Le vote de la loi est bien sûr une étape décisive, mais ensuite, il reste encore beaucoup à faire sur le terrain », explique Bruno Deceukelier. « Il faut promouvoir le projet au niveau local, trouver des adhérent·e·s, toucher le secteur informel qui est très important au Népal. Chaque secteur a aussi ses problématiques et il faut souvent trouver une solution par secteur. »

Pour WSM, il est essentiel que la sécurité sociale s’applique aux couches les plus vulnérables de la population. « Tous nos projets ont une composante genre très importante. Nous insistons beaucoup sur le droit des femmes, des enfants, mais aussi des travailleurs·euses du secteur informel et des travailleurs·euses migrant·e·s ». Environ un tiers de l’économie népalaise dépend en effet de ses expatrié·e·s, dont beaucoup vont tenter leur chance en Malaisie ou dans les pays du Golfe. De nombreux ouvriers népalais ont par exemple participé à la construction de stades pour la prochaine coupe du monde de football au Qatar, dans des conditions très difficiles mises en évidence par de nombreux médias. « Dans les pays – comme le Qatar – où les syndicats sont interdits, nous essayons de créer une antenne du syndicat népalais. Notre projet vise ainsi à être inclusif, universel et durable, et en ce sens, il répond parfaitement aux objectifs de l’Agenda 2030 ».

Plus d’infos : https://www.wsm.be/notre-reseau/nos-organisations-partenaires/nepal-1.html

Sango, accompagner les familles pour donner un avenir aux enfants

L’attention aux plus vulnérables de la société est au cœur de l’Agenda 2030 et du projet Sango de SOS Villages d’enfants. Parce qu’ils comptent parmi les groupes les plus vulnérables, et parce qu’ils représentent l’avenir, les enfants sont une cible privilégiée des ODD qui visent à leur léguer une planète juste et durable. Sango (« changement » en espéranto) vise à améliorer les conditions de vie de milliers d’enfants en République Démocratique du Congo et au Burundi à travers un accompagnement familial et un soutien à la communauté.

« Dans un premier temps, nous faisons appel à la communauté pour identifier les enfants et les familles les plus en danger de pauvreté », explique Joan Audierne, Directrice des programmes de l’organisation. « Nous accompagnons ensuite ces familles de manière individuelle et adaptée à chaque situation ». C’est en effet quand leurs parents ont des difficultés ou manquent de moyens pour prendre soin de leurs enfants que le risque de pauvreté et d’exclusion est le plus grand.

L’objectif principal de Sango est que les familles deviennent autonomes au niveau économique, et soient capables de répondre à leurs besoins fondamentaux et ceux de leurs enfants, notamment en matière d’accès à la santé, à l’alimentation, à un logement décent et à l’éducation. « Pour lutter contre la pauvreté des enfants de manière durable, nous appliquons une approche holistique : renforcement économique, formation, soutien en matière de protection sociale, sensibilisation aux Droits de l’enfant, prévention de la séparation familiale… Et cela, au niveau des enfants, de la famille, de la communauté, et même au niveau global à travers nos actions de plaidoyer ». En Belgique, par exemple, SOS Villages d’Enfants travaille en collaboration avec d’autres acteurs au sein de la Plateforme pour les Droits de l’enfant dans la coopération au développement. « Nous utilisons les ODD comme cadre de référence et en proposons une relecture sous la perspective des Droits de l’enfant. Notre objectif est d’assurer l’intégration des droits de l’enfant dans les politiques belges de coopération au développement et dans leur mise en œuvre ».

L’objectif de Sango est que les familles deviennent autonomes au niveau économique, et soient capables de répondre à leurs besoins fondamentaux et ceux de leurs enfants

Le renforcement économique de la communauté est une composante importante du projet. Sango appuie le développement d’associations villageoises ou communautaires d’épargne et de crédit. « En général, ces associations regroupent entre 20 et 30 familles qui vont y placer leur épargne ». Cette caisse donne non seulement accès à des micro-crédits à taux très bas, mais elle crée aussi un système de solidarité entre les membres : « chaque caisse comprend un fonds de solidarité qui est utilisé pour répondre aux besoins des familles les plus vulnérables ». Pour Joan Audierne, « c’est un système simple et efficace qui peut être déployé dans différents projets et situations. D’ailleurs, on voit que ce modèle est adopté de manière autonome dans d’autres communautés ».

Plus d’infos : https://www.sos-villages-enfants.be/projets/sango-des-enfants-forts-pour-changer-le-monde

Les ODD qu'on appelle aussi SDG (Sustainable Development Goals) ou encore Agenda 2030 font suite aux OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement) dont la date butoir était 2015.

Les objectifs de développement durable sont un appel à l’action de tous les pays – pauvres, riches et à revenu intermédiaire – afin de promouvoir la prospérité tout en protégeant la planète. Ils reconnaissent que mettre fin à la pauvreté doit aller de pair avec des stratégies qui développent la croissance économique et répondent à une série de besoins sociaux, notamment l’éducation, la santé, la protection sociale et les possibilités d’emploi, tout en luttant contre le changement climatique et la protection de l’environnement.

Dans ce nouvel agenda il y a 17 objectifs :

  1. Éradication de la pauvreté : sous toutes ses formes et partout dans le monde
  2. Lutte contre la faim : éliminer la faim et la famine, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture durable
  3. Accès à la santé : donner aux individus les moyens de mener une vie saine et promouvoir le bien-être de tous à tous les âges
  4. Accès à une éducation de qualité : veiller à ce que tous aient accès à l’éducation et promouvoir des possibilités d’apprentissage de qualité dans des conditions équitables tout au long de la vie
  5. Égalité entre les sexes : parvenir à l’égalité des sexes en autonomisant les femmes et les filles
  6. Accès à l’eau salubre et l’assainissement : garantir l’accès de tous à des services d’approvisionnement en eau et d’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau
  7. Recours aux énergies renouvelables : garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et renouvelables à un coût abordable
  8. Accès à des emplois décents : promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous
  9. Innovation et infrastructures : mettre en place une infrastructure résistante, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation
  10. Réduction des inégalités : réduire les inégalités entre les pays et en leur sein
  11. Villes et communautés durables : créer des villes et des établissements humains ouverts à tous, sûrs, résistants et durables
  12. Consommation responsable : instaurer des modes de consommation et de production durables
  13. Lutte contre le changement climatique : prendre des mesures d’urgence pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions
  14. Protection de la faune et de la flore aquatiques : conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable
  15. Protection de la faune et de la flore terrestres : préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des terres et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité
  16. Justice et paix : promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes aux fins du développement durable, assurer à tous l’accès à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes
  17. Partenariats pour les objectifs mondiaux : revitaliser le partenariat mondial au service du développement durable et renforcer les moyens de ce partenariat

Pour qui ?

Tous les pays sont concernés. Il ne s'agit donc plus d'objectifs qui s'appliqueraient aux pays du Sud uniquement (comme l'étaient les OMD). Le texte n'est pas contraignant mais la Belgique s'est engagée à les suivre. Cet exercice qui concerne tous les ministères sera coordonné par la ministre fédérale du développement durable qui devra rapporter chaque année sur la progression sur ces 17 objectifs.

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