Vers le développement durable – ODD 4 : Réduire les inégalités par l'éducation au Bénin
- Créé par Elsa MALAFOSSE
- Le 16/10/2020
- Dans ODD
A l’occasion du 5ème anniversaire des Objectifs de développement durable (ODD), nous partageons des initiatives d’OSC qui contribuent de manière efficace et innovante à la réalisation de ces objectifs. Cette semaine, l’ODD 4 : l'accès à une éducation de qualité.
Plus de 260 millions d’enfants et d’adolescents n’étaient pas scolarisés en 2018, un chiffre que vise à réduire l’ODD 4 focalisé sur l’accès à l’éducation. Même si des progrès majeurs ont marqué la décennie avec un meilleur taux de scolarisation, la poursuite de l’ODD 4 reste centrale. Pour Aurélie Vanossel, gestionnaire de programme au Bénin pour l’OSC VIA Don Bosco, « l’éducation est vraiment transformatrice, il y a vraiment un effet démultiplicateur pour beaucoup d’aspects du développement durable. Investir dans l’éducation, la jeunesse, c’est investir sur l’avenir : notamment au Bénin qui compte une population très jeune (43 % de la population a moins de 15 ans). Cela représente également une manne importante d’acteurs pour transformer le pays bien que c’est aussi un défi d’offrir une formation de qualité à tous·tes ! »
Le soutien à l’insertion socio-professionnelle des jeunes au Bénin
En 2019, le projet de coopération internationale de VIA Don Bosco touchait 72 écoles d’enseignement professionnel à travers le monde, 13 agences nationales pour l’emploi, 22 630 élèves, dont 44 % de filles et 732 enseignants qui ont bénéficié d’une formation.
Le projet au Bénin permet de bien illustrer l’ODD 4 par des actions concrètes : « Au Bénin, nous travaillons avec 3 écoles techniques et professionnelles, 1 bureau d’emploi et 1310 élèves ont été accompagnés en 2019 ». VIA Don Bosco, avec ses partenaires, Protos, APEFE et la Croix Rouge de Belgique et béninoise, soutient l’accès des garçons et des filles à l’enseignement professionnel pour leur permettre d’acquérir les compétences nécessaires et s’intégrer socialement et professionnellement dans la société.
L’éducation reste un pilier essentiel de la mobilité socio-économique et constitue un moyen d’échapper à la pauvreté : des bancs de l’école à la maîtrise d’un métier et à l’emploi, les jeunes passent par de nombreuses étapes qui impliquent divers acteurs de la société.
« Avec chacune de ces écoles », explique Aurélie, « il y avait déjà un trajet de renforcement de la qualité de l’éducation, il y a également un renforcement de l’école, par rapport à sa gestion, son autonomie avec un travail important sur le principe de durabilité, sociale, technique mais aussi financière. Et pour nous, les écoles-entreprises fonctionnent comme un moyen pour apprendre aux jeunes, d’un côté ce qu’est le monde du travail, ça leur donne une première expérience mais aussi pour améliorer la gestion, la durabilité financière. »
Ce projet donne aux entreprises une véritable vitrine avec un volet production et vente. Aurélie poursuit par un exemple dans une école du centre du Bénin à Parakou : « ils ont une menuiserie dans laquelle ils développent des compétences techniques, professionnelles, et aussi ce qu’on appelle les life skills. Pour nous, cela illustre bien l’ODD 4 évidemment, qui concerne non seulement la qualité de l’enseignement mais aussi le lien avec l’insertion professionnelle. »
Un trajet d’accompagnement des jeunes : de la formation à l’emploi
L’éducation reste en effet un pilier essentiel de la mobilité socio-économique et constitue un moyen d’échapper à la pauvreté : des bancs de l’école à la maîtrise d’un métier et à l’emploi, les jeunes passent par de nombreuses étapes qui impliquent divers acteurs de la société. « Un trajet dans une de ces écoles entreprises permet, au niveau du changement, d’avoir une bonne fondation avec une bonne qualité d’enseignement de base, puis une bonne gestion scolaire, et enfin, le lien avec les entreprises ». VIA Don Bosco travaille en trinôme avec les écoles, les bureaux d’emploi pour développer les réseaux, en favorisant « le renforcement des capacités » et en incluant « également les familles, les parents dans le processus de changement, toute la communauté éducative : les associations de parents, d’anciens élèves..etc ».
Pendant et après leur formation, les jeunes sont guidés vers le monde du travail, notamment via les bureaux d’emploi. Ils apprennent aussi à se familiariser avec les principes de base de l’entreprenariat, notamment pour travailler en tant qu’indépendants après leur formation. « En terme d’impacts », ajoute Aurélie, « nous constatons une bonne évolution de l’insertion des jeunes, avec une augmentation du nombre de jeunes qui ont effectivement trouvé un travail dans l’année de leur sortie de formation. Nous veillons aussi à la qualité des stages, des relations avec les employeurs et puis la qualité de l’enseignement en général. ».
Réduire les inégalités par l’éducation : no one left behind !
Quatrième axe de travail, le volet genre du projet se focalise sur l’équité du genre, avec la sensibilisation de la communauté éducative. « Par exemple, nous montrons qu’une fille peut faire de la mécanique, de la soudure, de la menuiserie, chauffeuse de camion etc. : ce sont des changements de mentalités, mais qui restent compliqués, comme chez nous en Belgique aussi ! ». Avec cette attention particulière à la scolarisation des filles, ce projet s’attaque aussi aux préjugés sur les filières professionnelles : « Quand on prend le chiffre de la proportion de filles dans ces écoles, 8 %, on peut avoir l’impression que ce n’est pas beaucoup. Mais il faut savoir que ces écoles techniques et professionnelles forment à des métiers dits « d’homme », des filières très orientées « masculines » à la base. Donc ces 8 % de filles représentent déjà un bon résultat ».
L’éducation est vraiment transformatrice avec un effet démultiplicateur en terme d’atteinte des ODD : ici nous travaillons en même temps sur l’éducation, le travail décent et le genre : ces ODD sont vraiment interconnectés
Dans ce projet au Bénin, ce sont plusieurs objectifs de développement durables qui se croisent pour améliorer l’insertion professionnelle des jeunes « selon le principe des ODD : Leaving no one behind ! » ajoute Aurélie.« Pour nous l’éducation est vraiment transformatrice avec un effet démultiplicateur en terme d’atteinte des ODD : ici nous travaillons en même temps sur l’éducation, le travail décent et le genre : ces ODD sont vraiment interconnectés ». Par exemple, dans le projet au Bénin, l’accent a été mis tout particulièrement sur l’accès une formation de qualité menant à un emploi de qualité : « A partir d’enquêtes avec les jeunes, nous avons identifié 3 critères, puis nous avons mesuré ces critères : ainsi ils peuvent savoir ce qu’est un travail décent, d’une toute petite couverture sociale jusqu’au contrat écrit pour le jeune, un minimum stable, un emploi en adéquation avec leur formation. Et les bureaux d’emploi restent en contact avec les jeunes même après leur sortie de l’école, pour suivre leur parcours. »
L’éducation apparaît comme un moyen indispensable pour atteindre d’autres objectifs de développement. Grâce à l’accès à un enseignement de qualité, les jeunes peuvent s’insérer professionnellement, accéder au marché du travail et rompre avec la pauvreté. L’ODD 4, dans ses interconnections avec les autres objectifs, est un pilier essentiel à la réduction de la pauvreté, tout en participant à la construction de sociétés plus égalitaires et pacifiques.
Plus d'infos : https://www.viadonbosco.org/fr/pays/bénin
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