You are here

ODD

A l’occasion du 5ème anniversaire des Objectifs de développement durable (ODD), nous partageons des initiatives d’OSC qui contribuent de manière efficace et innovante à la réalisation de ces objectifs. Cette semaine, l’ODD 4 : l'accès à une éducation de qualité.

Plus de 260 millions d’enfants et d’adolescents n’étaient pas scolarisés en 2018, un chiffre que vise à réduire l’ODD 4 focalisé sur l’accès à l’éducation. Même si des progrès majeurs ont marqué la décennie avec un meilleur taux de scolarisation, la poursuite de l’ODD 4 reste centrale. Pour Aurélie Vanossel, gestionnaire de programme au Bénin pour l’OSC VIA Don Bosco, « l’éducation est vraiment transformatrice, il y a vraiment un effet démultiplicateur pour beaucoup d’aspects du développement durable. Investir dans l’éducation, la jeunesse, c’est investir sur l’avenir : notamment au Bénin qui compte une population très jeune (43 % de la population a moins de 15 ans). Cela représente également une manne importante d’acteurs pour transformer le pays bien que c’est aussi un défi d’offrir une formation de qualité à tous·tes ! » 

Le soutien à l’insertion socio-professionnelle des jeunes au Bénin

En 2019, le projet de coopération internationale de VIA Don Bosco touchait 72 écoles d’enseignement professionnel à travers le monde, 13 agences nationales pour l’emploi, 22 630 élèves, dont 44 % de filles et 732 enseignants qui ont bénéficié d’une formation.

Le projet au Bénin permet de bien illustrer l’ODD 4 par des actions concrètes : « Au Bénin, nous travaillons avec 3 écoles techniques et professionnelles, 1 bureau d’emploi et 1310 élèves ont été accompagnés en 2019 ». VIA Don Bosco, avec ses partenaires, Protos, APEFE et la Croix Rouge de Belgique et béninoise, soutient l’accès des garçons et des filles à l’enseignement professionnel pour leur permettre d’acquérir les compétences nécessaires et s’intégrer socialement et professionnellement dans la société.

L’éducation reste un pilier essentiel de la mobilité socio-économique et constitue un moyen d’échapper à la pauvreté : des bancs de l’école à la maîtrise d’un métier et à l’emploi, les jeunes passent par de nombreuses étapes qui impliquent divers acteurs de la société.

« Avec chacune de ces écoles », explique Aurélie, « il y avait déjà un trajet de renforcement de la qualité de l’éducation, il y a également un renforcement de l’école, par rapport à sa gestion, son autonomie avec un travail important sur le principe de durabilité, sociale, technique mais aussi financière. Et pour nous, les écoles-entreprises fonctionnent comme un moyen pour apprendre aux jeunes, d’un côté ce qu’est le monde du travail, ça leur donne une première expérience mais aussi pour améliorer la gestion, la durabilité financière. »

Ce projet donne aux entreprises une véritable vitrine avec un volet production et vente. Aurélie poursuit par un exemple dans une école du centre du Bénin à Parakou : « ils ont une menuiserie dans laquelle ils développent des compétences techniques, professionnelles, et aussi ce qu’on appelle les life skills. Pour nous, cela illustre bien l’ODD 4 évidemment, qui concerne non seulement la qualité de l’enseignement mais aussi le lien avec l’insertion professionnelle. »

Un trajet d’accompagnement des jeunes : de la formation à l’emploi

L’éducation reste en effet un pilier essentiel de la mobilité socio-économique et constitue un moyen d’échapper à la pauvreté : des bancs de l’école à la maîtrise d’un métier et à l’emploi, les jeunes passent par de nombreuses étapes qui impliquent divers acteurs de la société. « Un trajet dans une de ces écoles entreprises permet, au niveau du changement, d’avoir une bonne fondation avec une bonne qualité d’enseignement de base, puis une bonne gestion scolaire, et enfin, le lien avec les entreprises ». VIA Don Bosco travaille en trinôme avec les écoles, les bureaux d’emploi pour développer les réseaux, en favorisant « le renforcement des capacités » et en incluant « également les familles, les parents dans le processus de changement, toute la communauté éducative : les associations de parents, d’anciens élèves..etc ».

Pendant et après leur formation, les jeunes sont guidés vers le monde du travail, notamment via les bureaux d’emploi. Ils apprennent aussi à se familiariser avec les principes de base de l’entreprenariat, notamment pour travailler en tant qu’indépendants après leur formation. « En terme d’impacts », ajoute Aurélie, « nous constatons une bonne évolution de l’insertion des jeunes, avec une augmentation du nombre de jeunes qui ont effectivement trouvé un travail dans l’année de leur sortie de formation. Nous veillons aussi à la qualité des stages, des relations avec les employeurs et puis la qualité de l’enseignement en général. ».

Réduire les inégalités par l’éducation : no one left behind !

Quatrième axe de travail, le volet genre du projet se focalise sur l’équité du genre,  avec la sensibilisation de la communauté éducative. « Par exemple, nous montrons qu’une fille peut faire de la mécanique, de la soudure, de la menuiserie, chauffeuse de camion etc. : ce sont des changements de mentalités, mais qui restent compliqués, comme chez nous en Belgique aussi ! ». Avec cette attention particulière à la scolarisation des filles, ce projet s’attaque aussi aux préjugés sur les filières professionnelles : « Quand on prend le chiffre de la proportion de filles dans ces écoles, 8 %, on peut avoir l’impression que ce n’est pas beaucoup. Mais il faut savoir que ces écoles techniques et professionnelles forment à des métiers dits « d’homme », des filières très orientées « masculines » à la base. Donc ces 8 % de filles représentent déjà un bon résultat ».

L’éducation est vraiment transformatrice avec un effet démultiplicateur en terme d’atteinte des ODD : ici nous travaillons en même temps sur l’éducation, le travail décent et le genre : ces ODD sont vraiment interconnectés

Dans ce projet au Bénin, ce sont plusieurs objectifs de développement durables qui se croisent pour améliorer l’insertion professionnelle des jeunes « selon le principe des ODD : Leaving no one behind ! » ajoute Aurélie.« Pour nous l’éducation est vraiment transformatrice avec un effet démultiplicateur en terme d’atteinte des ODD : ici nous travaillons en même temps sur l’éducation, le travail décent et le genre : ces ODD sont vraiment interconnectés ». Par exemple, dans le projet au Bénin, l’accent a été mis tout particulièrement sur l’accès une formation de qualité menant à un emploi de qualité : « A partir d’enquêtes avec les jeunes, nous avons identifié 3 critères, puis nous avons mesuré ces critères : ainsi ils peuvent savoir ce qu’est un travail décent, d’une toute petite couverture sociale jusqu’au contrat écrit pour le jeune, un minimum stable, un emploi en adéquation avec leur formation. Et les bureaux d’emploi restent en contact avec les jeunes même après leur sortie de l’école, pour suivre leur parcours. »

L’éducation apparaît comme un moyen indispensable pour atteindre d’autres objectifs de développement. Grâce à l’accès à un enseignement de qualité, les jeunes peuvent s’insérer professionnellement, accéder au marché du travail et rompre avec la pauvreté. L’ODD 4, dans ses interconnections avec les autres objectifs, est un pilier essentiel à la réduction de la pauvreté, tout en participant à la construction de sociétés plus égalitaires et pacifiques.

Plus d'infos : https://www.viadonbosco.org/fr/pays/bénin

 

Retrouvez tous les articles "Vers le développement durable" sur notre page consacrée aux ODD.

A l’occasion du 5ème anniversaire des Objectifs de développement durable (ODD), nous partageons des initiatives d’OSC qui contribuent de manière efficace et innovante à la réalisation de ces objectifs. Cette semaine, l’ODD 3 : Permettre à tous de vivre en bonne santé.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus d’un milliard de personnes dans le monde vivent avec un handicap. 15% des personnes les plus pauvres souffrent d’incapacité. Or les personnes handicapées sont notamment plus exposées aux risques de violence, aux abus de tous types, à la pauvreté et à l’exclusion ; elles sont aussi plus susceptibles d'être en mauvaise santé que les personnes non handicapées. Discrimination, manque d’information, des professionnel·le·s de la santé pas assez formé·e·s à une prise en charge adaptée, difficultés d’accès ou encore un manque de moyens financiers… voilà des exemples de barrière à l’accès aux soins de santé auxquelles ces personnes se voient souvent confrontées.

Certains ODD font explicitement référence aux personnes handicapées, notamment l’ODD 1 - éradication de la pauvreté, l’ODD 4 - accès à une éducation de qualité ou l’ODD 8 - accès à des emplois décents. Cependant, l’accès non discriminant à des traitements de qualité reste un préalable pour qu’une personne handicapée puisse exercer pleinement ses droits à une éducation ou à un emploi.

Ces ODD guident la stratégie de Handicap International Belgique en République Démocratique du Congo, une stratégie qui s’articule autour de trois axes : prévention, soins et réinsertion. Au cœur de la mission de l’organisation, sensibiliser sur le handicap, identifier les personnes touchées, les soigner et leur donner une place à part entière dans la société.

Au cœur de la mission de l’organisation, sensibiliser sur le handicap, identifier les personnes touchées, les soigner et leur donner une place à part entière dans la société.

A Kinshasa, des équipes mobiles composées de personnel local de Handicap International se déplacent plusieurs fois par semaine dans le quartier de Selembao, l’un des quartiers les plus défavorisés de la métropole congolaise. Ils y assurent le suivi des traitements des personnes souffrant d’incapacité. Mais un autre aspect important du travail de ces agents communautaires est l’identification de nouveaux cas potentiels. « Il s’agit pour beaucoup d’enfants qui vivent isolés, cachés par leur famille pour laquelle leur handicap est une honte. Dans le seul quartier de Selembao, nos équipes peuvent trouver jusqu’à 15 nouveaux cas par jour ! », explique Antoine Sépulchre, responsable communication de l’organisation. Dans la seule ville de Kinshasa, on estime que 300.000 enfants vivent avec un handicap. A travers la participation à des comités de quartier, le bouche à oreille, et en gagnant la confiance des habitant·e·s, les équipes mobiles incitent les familles à parler d’un handicap qui se cacherait peut-être en leur sein. « La sensibilisation est un aspect important de notre travail à Kinshasa. Il s’agit d’améliorer l’image de la personne en incapacité » continue Antoine Sépulchre. « Cela se traduit aussi par des actions de sensibilisation à la sécurité routière, par exemple, mais également par un plaidoyer constant auprès du gouvernement congolais pour améliorer les infrastructures de soins et la place de la personne handicapée dans la société ».

Implanté au cœur du quartier de Selembao, l’hôpital de Makala est un bon exemple des résultats de ce plaidoyer. Jusqu’en 2019, cet hôpital ne proposait aucun service de réadaptation pour les personnes en incapacité. Dans ce pays touché par la violence, la précarité et les maladies, et alors que le Covid-19 menace un système de santé déjà fragile, il ne s’agissait simplement pas d’une priorité de politique nationale. Aujourd’hui, le soutien de Handicap International a permis de créer et d’équiper un service de kinésithérapie flambant neuf. Leurs équipes, entièrement composées de personnel local, y soignent, forment des professionnel·le·s de la réadaptation, mettent en place des ateliers orthopédiques… Le service accueille aujourd’hui plusieurs dizaines de patient·e·s chaque jour.

A quelques kilomètres de là, à l’hôpital Bemba (voir photo ci-dessus), le travail de Handicap International se concentre sur la formation du personnel hospitalier à la prévention et la détection de handicap à la naissance. Ces activités ont permis de passer de 5 décès maternels par mois à 1 décès maternel par mois en moyenne. En même temps, elles permettent la prise en charge des patient·e·s dès le plus jeune âge. Pour Antoine Sépulchre, « au plus tôt on identifie le handicap, au plus tôt on peut intervenir, et cela augmente considérablement les chances des enfants de se développer et de vivre une vie normale ».

Au plus tôt on identifie le handicap, au plus tôt on peut intervenir, et cela augmente considérablement les chances des enfants de se développer et de vivre une vie normale.

Une vie normale qui passe, pour les enfants, par la scolarisation. Avec le soutien de Handicap International, plusieurs écoles de Kinshasa ont été adaptées afin de rendre possible l’accueil d’enfants handicapés, avec des résultats encourageants. Ces écoles deviennent à leur tour des lieux de sensibilisation : « des élèves viennent trouver les membres du personnel pour leur parler de leur sœur ou de leur frère en situation de handicap et nous demande de les aider ».

En améliorant l’accès aux soins des personnes en incapacité, en particulier les enfants, Handicap International contribue à améliorer leurs conditions de vie, mais aussi à changer les mentalités et l’image de la personne handicapée en République Démocratique du Congo.

Plus d’infos : https://www.handicapinternational.be/fr/pays/republique-democratique-du-congo

 

Retrouvez tous les articles "Vers le développement durable" sur notre page consacrée aux ODD.

Pages